Le métier de Fontainier c’est quoi ?

Retrouvez l’interview d’Alexandra l’une de nos fontainières au Golf Bluegreen Pessac.

 

Comment t’appelles-tu, sur quel golf Bluegreen travailles-tu et depuis combien de temps exerces-tu ce métier ?

Je m’appelle Alexandra, je travaille au Golf de Pessac depuis maintenant 5 ans.

 

Peux-tu nous expliquer en quelques mots en quoi consiste ton métier souvent méconnu ?

Le métier de fontainier consiste à entretenir, améliorer et surveiller le système d’irrigation du parcours, de la station de pompage à la sortie de l’eau de l’arroseur. C’est un travail où il faut être très minutieux, qui demande beaucoup d’attention, d’anticipation et de travail évidemment. On ne s’occupe pas que des « fontaines » comme le nom porte à croire.

 

Comment es-tu devenue fontainière, est-ce par vocation, par passion ? De plus, quelle formation as-tu suivi ?

J’ai atterri dans ce milieu par hasard, personne de mon entourage n’était fontainier ou bien ne jouait au golf et pourtant ce métier est devenu peu à peu une vocation.

En ce qui concerne ma formation, j’ai débuté par un Bac professionnel Aménagements Paysagers. Après de multiples stages en entreprises paysagistes, j’ai vite su que je ne passerai pas toute ma vie à tailler des haies et à ramasser des feuilles. Si je souhaitais être plus polyvalente il fallait que je découvre de nouvelles spécialités.

Etant passionnée par le sport outdoor, je me suis donc tournée vers un Certificat de spécialisation Arrosage intégré et un autre Certificat de spécialisation Maintenance de terrains de sports et de loisirs. Et comme on dit, pour avoir un beau gazon il faut un bon arrosage !

J’ai également eu la chance de partir en Espagne dans le cadre de mes études et d’effectuer un stage en tant que fontainière au Golf de San Roque Club. Je pense que cette expérience m’a grandement aidé dans mon parcours.

 

Il y a déjà peu de femmes dans les équipes terrain, ça doit être encore plus rare d’avoir des fontainières. Comment le vis-tu ?

A vrai dire, je n’ai appris qu’il y a très peu de temps que j’étais l’unique femme à exercer le rôle de Fontainière au sein de la chaine Bluegreen, cela m’a rendu fière.

A Pessac, le golf pour lequel je travaille, nous sommes à l’heure actuelle 5 femmes. Lors de mon arrivée en 2015 nous n’étions que 2. Je me souviendrai toujours des paroles de mon Greenkeeper, Pascal, qui lors de mon entretien m’a dit « Je suis pour une équipe mixte, valorisée ».

Je pense que la mixité permet d’avoir un bon équilibre dans une équipe, elle apaise parfois les tensions et rend une équipe vivante.

J’ai aussi la chance actuellement de former une future fontainière, la relève est assurée !

 

Comment s’organisent tes journées habituellement ?

Chaque matin à partir de 6h30, je regarde ce qu’on appelle « la surveillance parcours » sur un logiciel spécialisé.

En résumé, cela me permet d’analyser la temporisation du système d’arrosage sur les greens, départs, fairways, rough … le débit mesuré de la nuit passée. Il me sert également, grâce à un décodeur reliant la station de pompage à l’ordinateur en temps réel, à analyser le débit sortant de la station. Si par exemple à 7h00 (alors que l’arrosage s’est terminé à 5h00) le débit est de 93m3/h, cela signifie qu’un élément du réseau d’irrigation est défectueux. De ce fait, nous devons agir rapidement afin d’éviter une inondation sur un green et de limiter la consommation d’eau.

Effectivement, notre métier consiste aussi et surtout à réaliser des économies d’eau bien qu’un parcours ait un grand besoin d’hydratation. L’eau est une ressource si précieuse, nous devons pouvoir la gérer au mieux et utiliser seulement le strict nécessaire. C’est pourquoi nous travaillons quotidiennement avec des équipements adaptés pour améliorer la qualité de l’eau et le besoin en eau des plantes.

Je participe quotidiennement à la tonte afin de voir et analyser le parcours : dry patch, arroseur qui fuit, maladies du gazon … Une fois la tonte terminée, ma journée s’organise en fonction de ce que j’ai pu apercevoir et des retours de mes collègues et des golfeurs. Une fois la journée passée, je programme l’arrosage de la nuit suivante.

 

Quel est le moment de la journée, une mission que tu préfères dans ton métier ?

Le moment que je préfère le plus, dans mon métier ? Bonne question car j’aime tout faire ! Plus particulièrement j’aime le confort de travail que j’ai. Je travaille à distance sur le parcours avec une tablette où le logiciel d’arrosage est installé. Cela me permet de tester les arroseurs en temps réel tout en restant à proximité et en veillant à ne pas déranger les golfeurs.

Ma plus grande satisfaction est lorsque mes opérations ont contribué à rendre le gazon vert, brillant, stable, jouable, c’est ça que je préfère.

 

As-tu un conseil à donner aux golfeurs afin de faciliter ton travail ?

C’est très appréciable quand les golfeurs m’indiquent les dysfonctionnements qui peuvent exister sur le parcours, ce sont des informations très utiles pour l’organisation de mon travail.

 

Que dirais-tu pour encourager des personnes à se tourner vers ton métier ?

C’est avant tout, un beau métier, avec de très beaux paysages et une qualité de travail très plaisante. Il faut être minutieux et rigoureux mais cela permet un beau rendu.

Le golf n’est plus un sport « fermé » comme auparavant. Le golf est devenu plus ouvert, on peut y rencontrer des jeunes et des moins jeunes. Travailler dans un contexte comme celui que nous avons aujourd’hui est très plaisant.